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rable Brahma, l’ayeul des mondes, le créateur de l’univers, remplit alors les fonctions de cocher à l’égard de Roudra ; de même que ta majesté se hâte de modérer les chevaux du magnanime Râdhéya, comme le Pitâmaha gouverna ceux de Roudra ! En effet ta majesté, tigre des rois, excelle sur Krishna et surtout sur Phâlgouna : il n’y a point de doute en cela. Certes ! tu es semblable à Roudra dans la guerre et l’égal de Brahma dans la science politique. 1,574-1,575-1,576-1,577.

» Ta majesté est donc capable de vaincre mes ennemis, comme il vainquit les Asouras. Prends une prompte décision, Çalya, afin que cet illustre Karna puisse immoler aujourd’hui et tuer le fils de Kountî, ce guerrier aux blancs coursiers, de qui Krishna est le cocher. En toi sont déposées, souverain de Madra, l’espérance de la victoire et l’espérance de la vie ! 1,578-1,579.

» La victoire sera obtenue maintenant par le ministère de Karna ; mais Karna, le royaume et nous tous, nous sommes renfermés en toi ! 1,580.

» La victoire sortira du combat ; gouverne donc ces magnifiques chevaux. Néanmoins, écoute encore de ma bouche cette autre histoire. 1,581.

» Un vertueux brahme l’a racontée en présence de mon père. Quand tu auras entendu cette parole merveilleuse, jointe à l’intérêt, à l’affaire, à sa cause, 1,582.

» Agis, Çalya, ta résolution arrêtée : il n’y a pas doute ici. Djamadagni à la haute renommée naquit dans la race des Bhrigouides. 1,583.

» Il eut un fils, nommé Râma, doué de qualités et d’énergie : celui-ci, embrassant une pénitence austère, se rendit agréable à Brahma. 1,584.