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profondes et nombreuses blessures. Maintenant, ce taureau des hommes est allé dans son camp et s’y tient. »

» Qu’il en soit ainsi ! » répondit le Prithide à Kéçava, L’éminent fils d’Yadou. Celui-ci, sans trouble, fit tourner dans cette direction le char du plus excellent des héros.

Lorsque Krishna eut ainsi parlé à Arjouna, il dit ces mots aux guerriers : « Restez avec soin le front tourné à l’ennemi. La félicité descend sur vous. » 4,988-4,989-4,990.

Govinda adressa ensuite ces paroles à Youyoudhâna, à Vrikaudara ; aux fils de Madrî, à Youdhâmanyou et à Dhrishtadyoumna :

« Vos seigneuries, souverains des hommes, doivent apporter ici de l’attention jusqu’à ce qu’il ait été porté à la connaissance du roi que Karna est tombé sous les coups d’Arjouna. » 4,991-4,992.

Après qu’il eut reçu congé de ces héros, Govinda se rendit à l’habitation du monarque ; il prit le fils de Prithâ, et lui fit voir Youddhishthira, le tigre des rois, couché sur un lit d’or très-élevé. Ils embrassèrent, pleins de joie, les pieds de cet enfant de Kountî. 4,993-4,994.

Aussitôt qu’il vit l’allégresse de ces deux guerriers, Youddhishthira déversa aussi des larmes de joie, et, pensant que c’en était fait de Karna, il se leva sur son séant. Le héros aux longs bras, dompteur des ennemis, articula maintes et maintes paroles ; il embrassa avec amour le Vasoudévide et Arjouna. 4,995-4,996.

L’éminent fils d’Yadou le Vasoudévide, lui raconta, avec Arjouna, ce qui avait trait à la mort de Karna, et de quelle manière cet événement était arrivé. 4,997.

Krishna, l’impérissable, joignant ses mains à son front,