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sa cuirasse, fuyaient comme des buffles dans un bois désert. 4,823.

Bhîma, jetant alors un cri épouvantable, ébranla le ciel et la terre ; il répandit la terreur au milieu des Dhritarâshtrides, après la mort de Râdhéya, en battant ses bras, et par ses bonds, et par sa danse, 4,824.

Les Somakaset les Srindjayas remplirent de vent leurs conques, sire ; et tous les Kshatryas avec des formes joyeuses s’embrassèrent les uns et les autres, alors que l’Adhirathide fut tombé mort. 4,825.

» Arjouna a fait une grande boucherie, et Karna lut tué, comme un éléphant par un lion ! disaient-ils ; cet homme éminent a rempli sa promesse, et le fils de Prithà est arrivé à la fin de cette guerre ! » 4,826.

Le roi de Madra, l’âme en délire, s’était enfui précipitamment sur un char dépouillé de son drapeau ; et, venu en présence de Douryodhana, il tint ce langage, sire, avec douleur et baigné de larmes : 4,827.

« Tes chevaux, tes éléphants, tes grands guerriers, tes chars sont en pièces ; ton armée est semblable au royaume d’Yama, s’étant attaquée elle fut immolée par de grands héros, des chevaux et des éléphants pareils à des cimes de montagnes, 4,828.

» Il n’y eut jamais, Bharatide, un combat tel que fut celui de Karna et d’Arjouna. Affrontés par Râdhéya, les deux Krishnas et tous ceux, qui furent tes ennemis, ses armes les ont dévorés. 4,829.

» Le Destin, pour sûr, est sous la puissance du Prithide, car il protège les fils de Pândou et sévit contre nous ! Les ennemis ont tué avec violence tous les héros, par qui la prospérité de tes affaires est conduite au succès. 4,830.