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Sa tête tomba sur la terre, vis-à-vis de l’armée, comme le soleil aux rayons rouges, arrivé à son couchant. L’âme, qui fut associée aux plus grands des demi-Vasous, déserta, nouvelle infortune, la tête, son noble palais, et le corps, à la haute stature de l’éblouissant Adhirathide. Le corps infiniment élégant, toujours habitué au plaisir, de ce guerrier aux grandes actions, croula sans vie, mutilé par les flèches. 4,801-4,802.

La plaie saigna, comme la haute cime d’une montagne verse un ruisseau d’une eau d’or sous un coup de la foudre et la splendeur passa du corps de Karna, étendu mort, dans le soleil au milieu des airs. 4,803.

Aussitôt que Karna eut succombé, tous les hommes qui combattaient, virent cette merveille ; et les Pândouides remplirent de vent leurs conques, dès qu’ils eurent vu Râdhéya tomber sous les coups de Phâlgouna. 4,804.

De même, Krishna, Dhanandjaya et les deux jumeaux, pleins de joie, soufflèrent dans leurs conques, filles des eaux : les Somakas, quand ils virent le héros couché mort, poussèrent des cris de guerre avec les armées. 4,805.

Ils battirent à toute force les instruments de musique, ils agitèrent joyeux leurs bras, ils secouèrent leurs habits ; et les monarques guerriers, au plus haut degré de la joie, se rassemblèrent autour du Prithide le comblant d’éloges. 4,806.

Les uns, doués de force, dansaient et, s’embrassant l’un l’autre ou criant ils s’entretenaient de cette prouesse, à la vue de Karna tué, abattu de son char sur la terre et mutilé sous les flèches d’Arjouna, 4,807.

Tel qu’une montagne renversée par un vent impétueux ou comme le feu d’un sacrifice. La tête coupée de Karna