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Ce héros, que son bouquet de fleurs ceint comme d’un diadème, encocha cet astra formidable, impatient de l’envoyer. Alors, sire, la terre engloutit la roue de Râdhéya. 4,733.

Celui-ci étant sauté promptement, en toute hâte à bas de son char, saisit entre ses deux bras sa roue et voulut l’arracher du sol. 4,734.

La terre aux sept continents avec ses bois, ses forêts, ses montagnes avait englouti jusqu’à la hauteur de quatre doigts cette roue, lancée avec vitesse par l’Adhirathide.

Râdhéya, de qui la roue était engravée, répandit des larmes de colère, et, regardant Arjouna, lui adressa cette parole irritée, 4,735-4,736.

« Là ! Là ! Prithide au grand arc ! Attends un instant que j’aie retiré cette roue du sol de la terre, où elle est enfoncée ! 4,737.

» Tandis que tu vois ma roue gauche entravée fatalement, fils de Prithâ, fais naître un perfide artifice en homme vil et sans instruction ! 4,738.

» Mais ne veuille pas entrer dans la voie d’un ignorant et d’un lâche ; tu es renommé, fils de Kountî, tu es supérieur dans les choses de la guerre. 4,739.

» Daigne faire une action plus distinguée, fils de Pândou, les héros, qui observent le vœu du bien, ne lancent pas leurs flèches sur un homme, qui, les cheveux épars, détourne sa tête du combat, ni sur un brahme, ni sur le faible, qui, la paume de ses mains réunies au front, s’incline sous leur protection, ni sur le soldat, qui, ses flèches déposées, Arjouna, les supplie, ni sur le guerrier sans traits, sa cuirasse échappée, toutes ses armes tombées, abimées. Toi, Pândouide, qui es le plus grand des héros