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la pointe bien luisante, enleva la tiare bien parée, dont il vit sa tête surmontée, ornement d’un fils du ciel et qui avait la splendeur des rayons éblouissants ; mais le guerrier, qui subit la fureur de l’arc Gokarna, ne tomba point sous la puissance de la mort dans la ville du Swarga, car l’heure n’en était pas arrivée pour lui. 4,668-4669.

Cette flèche de grande valeur et qui avait l’éclat du feu ou du soleil, envoyée par le bras de Karna, ce grand serpent qui avait une inimitié engagée avec Arjouna, enleva son diadème et passa outre son chemin. 4,670.

Quand il eut ravi cette aigrette d’Arjouna, quand il eut brûlé ce joyau admirable et d’or, le trait voulut revenir à la charge, et, sous un rapide regard, il adressa ces mots à Karna : 4,671.

« Je fus lancé par toi, Karna, mais avant que tu aies bien visé, et c’est pour cela que je n’ai pas enlevé la tête d’Arjouna. Décoche-moi une seconde fois dans le combat, après que tu auras bien ajusté, et j’aurai bientôt immolé cet homme, ton ennemi et le mien. » 4,672.

À ces mots : « Pourquoi ton excellence, dit le fils du cocher, a-t-elle pris cette forme terrible ? » Et le serpent lui répondit : « Sache que j’ai une vengeance à tirer d’Arjouna, et que ma haine est née de la mort de ma mère. 4,673.

» Il descendrait au palais du roi des morts, le Dieu, qui tient la foudre, s’il prenait lui-même sa défense. » 4,674.

« Serpent, Karna ne souhaite point, répartit l’Adhirathide, la victoire sur un ennemi, qui n’a pas embrassé la force. Je n’encocherai pas deux fois une flèche, reptile, puisque je puis tuer même une centaine d’Arjounas. »

Karna, le plus grand des fils du Soleil, dit encore au