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rayons du soleil. Une centaine de flèches, empennées d’or, lancées par cet éminent Bharatide, étaient chacune comme des centaines de traits. 4,577-4,578.

Semblables au feu ou aux rayons du soleil à la fin d’un youga, elles couvrirent[1] dans un instant le char de Karna. Alors des tridents, des haches, des disques et des centaines de nârâtchas 4,579.

Très-épouvantables sortirent de son arc, et les combattants eux-mêmes périrent de tous côtés. La tête coupée de tout guerrier ennemi tombait de son corps au milieu du champ de bataille. 4,580.

À la vue de celui-ci qui était tombé, un combattant s’affaissait tout à coup sur le sol, tué lui-même par la peur : le bras d’un autre tombait coupé, tenant encore son épée, et pareil à la trompe d’un éléphant. 4,581.

Le bras gauche de tel autre, avec son bouclier, s’allongeait sur la terre, tranché d’une flèche en rasoir : c’est ainsi que le guerrier, qui a pour son diadème un bouquet de fleurs, abattit tous les principaux des combattants,

Et l’armée entière de Douryodhana avec ses traits bien épouvantables et mettant fin aux existences. Le fils du soleil décocha lui-même par milliers des multitudes de flèches au milieu du champ de bataille. 4,582-4,583.

Ces dards bruyants fondirent sur le Pândouide, comme des gouttes d’eau, que vomit un nuage ; d’une vigueur effrayante et d’une puissance incomparable, il perça de trois flèches individuellement Kirîti et Vrikaudara, accompagnés de Krishna. Il cria d’une manière épouvantable, avec une voix immense. Frappé des flèches de Karna, dès

  1. Prâtchhâdayan, texte de Bombay.