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Ils tombaient, frappés des traits de Karna, poussant des cris, le corps déchiré, sans vie, sur le sol de la terre : tels, dans un vaste bois, des troupeaux d’éléphants sous les griffes d’un lion courroucé à la grande force. 4,555.

Non abattu, Karna violemment de tuer tous les plus vigoureux combattants des Pântchâlains ; de ces exploits, sire, il brillait comme le soleil dans les cieux avec ses terribles rayons. 4,556.

Pensant que la victoire appartenait à Karna, les tiens, jetant des cris de guerre, s’élevèrent au comble de la joie ; tous, à la vue de cette valeur sans égale, insoutenable aux ennemis, du grand héros Karna, à la vue de cet astra de Dhanandjaya, qu’il avait paralysé ainsi au milieu du champ de bataille, ils croyaient, Indra des Kourouides, que Râdhéya avait profondément blessé les deux Krishnas. 4,557-4,558.

Ensuite, le fils du Vent, Bhîma irrité, les yeux enflammés de colère, croisa la main dans sa main, et courroucé, soupirant, le cœur plein de souci, il dit à Arjouna, fidèle à la vérité : 4,559.

« Comment ce criminel fils du cocher, qui a banni de son âme le devoir, a-t-il pu tuer violemment aujourd’hui, sous tes yeux, Djishnou, dans le combat, un grand nombre de guerriers Pântchâlains ? 4,560.

» Comment, Kirtti, ce fils du cocher a-t-il osé te blesser en face de dix flèches de char, toi, que naguère n’ont pas vaincu les Dieux et les Kâlakéyains en personne, toi, de qui le bras rivalisa avec le bras de Sthânou lui-même ? 4,561.

» Il a dévoré les multitudes de traits décochés par toi : ce qui me semble merveilleux ! Rappelle-toi maintenant