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le Vasoudévide vainquit alors dans ce geste Çalya, avec les traits de son regard. 4,472.

Dhanandjaya, le fils de Kountî, regarda même et vainquit Karna ; et l’Adhirathide, adressant la parole avec un sourire à Çalya, lui dit : 4,473.

« Si par hasard le fils de Prithâ venait à me vaincre ici dans le combat aujourd’hui, que ferais-tu dans la bataille ; Çalya ? Dis-moi la vérité. » 4,474.

« Si le héros aux blancs coursiers te tuait aujourd’hui dans cette bataille, Karna, lui répondit Çalya, je tuerais moi, avec mon seul char, Mâdhava et le Pândouide. »

Arjouna de parler en la même manière à Govinda, et Krishna répartit en souriant au Prithide en ces paroles vraies : 4,475-4,476.

« Karna ne pourrait t’arracher la vie, Dhanandjaya, comme le soleil ne pourrait s’écarter de sa ligne habituelle, ou l’océan même se tarir, ou le soleil passer à la froideur. 4,477.

» Et, si cela était de quelque manière, il y aurait un ordre de choses interverti dans le monde ; je ferais mordre la poussière dans le combat sous mon bras même à Karna et à Çalya. » 4,478.

Dès qu’il eut entendu ces mots de Krishna, Arjouna, le héros à l’étendard du singe, répondit en souriant au Vasoudévide aux œuvres infatigables : 4,479.

« Karna et Çalya ne sont point à cette heure suffisants pour ma force, Djanârddana. Je verrai aujourd’hui dans le combat, fendu par mes traits en grand nombre, Karna avec sa bannière et son drapeau, avec ses coursiers, avec son char, et Çalya, avec son ombrelle et sa cuirasse, avec son arc, ses flèches et sa lance de fer. 4,480-4,481.