Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

engagé avec un autre. Des monceaux de cadavres mutilés s’élevaient par centaines et par milliers dans ce conflit des braves, attachés à leur cause. Les flèches et les cuirasses étaient baignées de sang. 1,158-1,159-1,160.

Elles resplendissaient comme des vêtements, teints de couleurs voyantes. Ainsi ce vaste combat était épouvantable et couvert d’armes. 1,161.

Le monde était rempli d’un bruit pareil au fracas de la Gangâ[1] en délire ; blessés des flèches, ils ne distinguaient rien, ni dans le ciel, ni devant eux. 1,162.

« Il faut combattre, » disaient les princes, et ils combattaient avides de la victoire ; chacun frappait les siens, grand roi, en même temps que les ennemis engagés avec eux. 1,163.

Les héros, les chars rompus, les éléphants renversés, Mahârâdja, causaient dans les deux armées une immense alarme. Dans un instant, la terre offrit un aspect impraticable. 1,164-1,165.

Dans un instant, les torrents de sang des monarques formèrent des tourbillons. Karna d’immoler les Pântchâlains, Dhanandjaya les Trigarttas, Bhîmaséna les Kourouides, sire, et de tous côtés, l’armée des éléphants. Ainsi se déroulait ce carnage entre les deux armées de Kourou et de Pândou, au milieu de ces héros, qui désiraient une vaste renommée, à l’heure où le soleil a passé le méridien. 1,166-1,167-1,168.

« J’ai entendu avec vérité, Sandjaya, interrompit Dhritarâshtra, ces malheurs nombreux, intolérables, d’une violence extrême, et la destruction de mes fils. 1,169.

  1. Gangâ, texte de Bombay.