Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Puis, le sage et vigoureux Bhîmaséna charmé adressa de nouveau ces mots à son cocher : 3,829-3,830.

« Sache que nos ennemis, cocher, ont rassemblé des chars et des drapeaux, qui accourent. Quand je combats, certes ! je ne connais plus rien : non ! je couvrirai de flèches leur armée. 3,831 :

» Aussitôt que j’eus vu de toutes parts les ennemis, Viçoka, mon char agita vivement les cimes de ses étendards : je suis tombé en de nombreuses angoisses, cocher, parce que Kirîti, malade d’inquiétude sur le sort du roi, n’est pas revenu encore. 3,832.

» Voilà la cause de ma douleur, cocher, c’est que Dharmarâdja, après qu’il m’eût abandonné, est entré au milieu des ennemis : voilà la source de ma profonde douleur, c’est que je ne sais pas si le roi vit, et si Bîbhatsou a cessé de vivre. 3,833.

» Comblé d’une joie suprême, je détruirai l’armée des ennemis, semblable à une armée complète ; et, quand j’aurai tué cette armée rassemblée au milieu du champ de bataille, j’arriverai aujourd’hui avec toi-même à la joie.

» Ayant observé que tous les carquois sont remplis de mes flèches, que restera-t-il de mes traits sur mon char ? Ou quelle sera leur espèce et quelle sera leur taille ? Lorsque tu auras pris une connaissance évidente de ces choses, réponds à ma question, cocher ! » 3,834-3,835.

» Nous possédons, répondit Viçoka, des myriades de flèches, héros ; les traits en fer à cheval et les bhallas sont énumérés également par myriades ; il y a deux mille nârâtchas et même, vaillant Prithide, trois mille pradarâs[1].

  1. Sorte de flèche. Commentaire.