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qui alors, souverain des hommes, se rappellera tes paroles sur la paix. 3,762.

» Aujourd’hui, que le Soubalide connaisse que mes dards sont des échecs, que le Gândîva est le joueur et que mon char est un échiquier ! 3,763.

» Aujourd’hui, quand j’aurai tué Karna sous mes traits acérés, j’écarterai fortement, Govinda, l’insomnie du monarque, fils de Kountî. 3,764.

» Aujourd’hui, lorsque le fils du cocher sera tombé sous mes coups, le roi fils de Kountî, joyeux et l’âme ravie, obtiendrais bonheur. 3,765.

» Aujourd’hui, la flèche inéluctable, que je vais lancer, Kéçava, fera tomber Karna hors de la vie ; 3,766.

» Ce méchant, qui, certes ! a juré ce vœu pour ma mort : « Je ne laverai pas ces deux pieds avant que je n’aie tué Phâlgouna ! » 3,767.

» Je ferai tomber du char, sous mes flèches aux nœuds inclinés, meurtrier de Madhou, le corps de ce criminel, qui s’est engagé par un vœu sans effet. 3,768.

» La terre boira aujourd’hui le sang de ce fils du cocher, qui ne peut supporter un autre homme que lui dans un combat sur la terre. 3,769.

» Elle boira son sang, parce que l’Adhirathide a dit : « Te voilà sans époux, Krishnâ. » Il se glorifie de ses qualités dans l’opinion de Dhritarâshtra ; 3,770.

» Mes flèches acérées, qui boiront, comme des serpents, le sang de cet homme irrité, feront de ce dire un mensonge. 3,771.

» Mes nârâtchas, qui ont l’éclat de la foudre, décochés par le Gândîva et lancés par mon adroite main, ouvriront à Karna la voie suprême. 3,772.