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» Concilie-toi[1] le plus grand des Kourouides, ce roi, accompagné du devoir et le plus excellent des hommes vertueux : voilà quel est ici mon sentiment. 3,558.

» Lorsque tu auras apaisé le roi par ta piété, et qu’Youdhishthira sera revenu à la joie, marchons à la hâte engager le combat avec le char du fils de cocher. 3,559.

» Aujourd’hui, quand tu auras tué Karna dans la bataille sous tes flèches aiguës, procure, ô toi, qui donnes l’honneur, une vaste joie au fils d’Yama. 3,560.

» J’estime que ce moment-ci, guerrier aux longs bras, est opportun : une fois que tu auras agi de cette manière, ce que tu dois faire sera complètement fait. » 3,561.

Ensuite Arjouna, accompagné de pudeur, grand roi, inclina sa tête aux pieds de Dharmarâdja, 3,562.

Et dit mainte et mainte fois au plus excellent des Bharatides : « Rends-moi tes bonnes grâces, sire, et pardonne ce qui fut dit par moi, homme timoré et désireux du devoir. » 3,563.

Dès qu’Youdhishthira-Dharmarâdja le vit tombé à ses pieds, il fit relever son frère Dhanandjaya, baigné de larmes ; et, l’ayant embrassé avec amour, éminent Bharathide, le souverain de la terre se répandit en pleurs. 3,564-3,565.

Puis, quand ils eurent pleuré un temps bien long, Maharâdja, ces deux héros à l’immense splendeur, s’étant essuyé les yeux, se montrèrent pleins de joie. 3,566.

Après qu’il l’eut embrassé avec amour et baisé sur la tête, le fils de Pândou, comblé d’une joie suprême et souriant mainte et mainte fois, 3,567.

  1. Twam, texte de Bombay.