Ou il faut nécessairement les réciter, qu’on soupçonne alors ceux qui ne les récitent pas. Il vaut mieux dire une chose fausse, qu’une vérité sans réflexion. 3,462.
» Quiconque, engagé par un vœu à des choses, qu’il doit faire, ne l’accomplit pas, en les exécutant, n’en recueille point le fruit : ainsi ont dit les sages. 3,463.
» Dans l’extinction des souffles de sa vie, ou dans le mariage, ou dans le décès et le trépas de tous ses parents, il ne faut pas qu’une parole soit dite en vain. 3,464.
» Ceux, qui tiennent leurs regards fixés sur l’intérêt, la vraie nature et le devoir, ne voient là rien d’injuste. Celui, qui sauve des voleurs avec la vertu de ses serments,
» Se dit : « Il vaut mieux énoncer une chose fausse qu’une vérité sans réflexion. » On ne doit jamais répandre sur ces hommes les richesses, en eût-on les moyens. 3,465-3,466.
» Les dons, accordés aux méchants, affligent le donateur lui-même. Quiconque a dit pour le devoir une chose fausse, ne doit pas être pour cela un diseur de mensonges.
» Je t’ai montré, moi, qui désire ton bien, de quelle marque le devoir est illustré, suivant l’espèce, suivant la vertu, suivant mon intelligence. 3,467-3,468.
» Maintenant que tu as entendu cela, dis, Prithide, si Youdhishthira te semble mériter la mort. » 3,469.
« Le discours, que tu viens de prononcer, répondit Arjouna, est excellent pour nous ; il est tel que le dirait un homme à la grande science, ainsi que le dirait un brahme à la haute sagesse. 3,470.
» Ta majesté est pour nous semblable à une mère ; elle est égale à un père : tu es, Krishna, la voie suprême ; tu es la route de l’autre monde. 3,471.