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je ne pourrai pas combattre Kama ! » nous tous, attendant le moment opportun, fils de Prithâ, nous aurions différé ainsi les affaires. 3,384.

» Après que tu m’as promis sa mort, héros, tu n’as pas accompli cet exploit. Lorsque tu nous as conduits au milieu de l’ennemi et que tu as relevé nos courages, pourquoi nous as-tu broyés, comme dans un sacrifice ? 3,385.

» Nous t’avons comblé de bénédictions, Arjouna, quand nous désirions atteindre en toi les vœux réalisés de plusieurs choses heureuses. Toutes ces prières, fils du roi, lurent stériles pour nous ; car, surchargé de fleurs, tu n’arrivas point aux fruits, qui étaient les objets de nos désirs. 3,386.

» À moi, qui désirais un royaume, tu as montré la mort sous la forme d’un royaume, l’infortune comme un hameçon caché sous un appât, comme un poison déguisé dans un morceau de chair. 3,387.

» Mettant notre domicile en Dhanandjaya pendant ces treize années, notre vie a toujours suivi la tienne ; mais tu nous plonges tous dans le Naraka, comme le Dieu Varsha jette dans la mort une graine semée au sein dé la terre.

» Voici les mots, qu’une voix, dans l’atmosphère, fit entendre à Kountî[1], sept jours après ta naissance, homme à l’intelligence étroite : « Cet enfant, qui vient de naître et de qui la valeur égalera celle d’Indra, doit triompher de tous les héros ennemis. 3,388-3,389.

» Cet enfaut à la force supérieure sera, dans le Khândava, le vainqueur de toutes les créatures et des chœurs des Dieux ; il sera le vainqueur des Kaîkayaias, des Ka-

  1. Pritkânvâgouvâtcha, texte de Bombay.