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» Ce que je n’avais jamais éprouvé avant de Bhîshma, de Kripa et de Drona dans la guerre, m’est arrivé aujourd’hui dans mon combat avec ce grand héros, fils du cocher.

» Je te demande, fils de Kountî, comment est arrivé aujourd’hui cet événement heureux : raconte-moi entièrement de quelle manière Karna a succombé sous tes coups.

» Comment a-t-il été tué dans un combat, cet homme, qui égalait Râma dans la science des astras, qui était semblable à Yama pour la valeur, et de qui la force équipollait à celle de Çakra ; 3,330-3,331-3,332.

» Cet homme unique parmi tous, cet archer le plus éminent, habile en tous les combats, estimé un grand héros ?

» Comment a-t-il succombé sous ton bras, ce Râdhéya, honoré à cause de toi, souverain des hommes, par Dhritarâshtra et son fils ? 3,333-3,334.

» En effet, le Dhritarâshtride estima toujours, Arjouna[1], parmi tous les guerriers, Karna seul, le plus grand des mortels, comme ta mort dans le combat. 3,335.

» Comment as-tu pu le tuer dans la bataille, tigre des hommes ? Raconte-moi cela, fils de Kountî, comment il a, ce Karna, succombé sous tes coups ! 3,336.

» Comment aux yeux de ses amis, as-tu enlevé la tête de ce guerrier combattant, tigre des hommes, de même qu’un lion enlève la tête d’un chevreuil ? 3,337.

» Ce fils du cocher, qui, désirant te livrer un assaut, parcourait les régions du ciel et les plages intermédiaires, ce Karna, qui voulait donner un attelage de six bœufs pour un combat avec toi, comment-a-t-il succombé maintenant dans la bataille sous tes flèches bien acérées ? Est-ce

  1. Arjouna, tu vocatif, texte de Bombay,