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Dès qu’ils virent le taureau, le tigre des hommes dans une heureuse condition, les deux Krishnas furent alors inondés de joie, comme les deux Açwins à la vue d’Indra.

Le monarque les salua, de même que le soleil salue les deux Açwins, de même que le révérend Vrihaspati félicita Çakra et Vishnou, après qu’ils eurent fait mordre la poussière au grand Asoura Djambha. 3,303-3,304.

Pensant que Karna était mort, le fléau des ennemis, Youdhishthira-Dharmarâdja leur dit, charmé et d’une voix, que la joie rendait balbutiante ; 3,305.

Lorsqu’il eut vu ces deux plus fameux héros des guerriers d’avant-garde venus auprès de lui avec leurs grands yeux sanglants, leurs membres couverts de sang, oints de sang, Youdhishthira adressa ces mots à ces deux nobles êtres réunis, Arjouna et Kéçava : « Je pense que l’Adhirathide est tombé mort dans le combat, sous l’archer du Gândîva. » 3,306-3,307.

Le fils de Kountî les félicita avec une louange belle, de la plus grande délicatesse, précédée d’un sourire, applaudissant, éminent Bharatide, à celui, qu’il croyait le meurtrier de l’ennemi : 3,308.

« La bien-venue te soit donnée, à toi, qui eut pour mère Dévakî ! La bien-venue à toi, Dhanandjaya ! Votre vue à tous deux, Impérissable et Arjouna, m’est profondément agréable ! 3,309.

» Sains et saufs, et sans blessure, Arjouna, vous avez donc tué le grand héros ! Il était habile en toutes les armes et semblable à un serpent dans le combat. 3,310.

» Marchant à la tête de tous les Dhritarâshtrides, il était leur voie et leur félicité : il était défendu par Vrishaséna et par l’archer Sousbéna. 3,311.