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Vomit de ses membres le sang, tel que l’eau tombe de la bouche d’une aiguière. Arrosé de ses blessures, il resplendissait, 1,065.

Baigné de cette pluie, comme l’or inonde une montagne. L’auguste s’arma d’un nouvel arc, avec sa flèche et sa corde ; 1,066.

Il blessa le fils de Çikhandî aux épaules avec ses foules de traits. ; et celui-ci brilla de ces dards placés en cet endroit, 1,067.

Comme un arbre immense, touffu de branches et de rameaux. Quand ils se furent percés grièvement l’un l’autre, ils furent inondés de sang. 1,068.

Ils resplendissaient, tels que deux taureaux, qui se sont portés des coups mutuels avec leurs cornes. Ces deux grands héros, déployant leurs efforts pour leur mort réciproque, 1,069.

Décrivirent alors des milliers de cercles avec leurs chars. Kritavarman blessa dans le combat, puissant roi, le Prishatide de soixante-douze traits acérés, empennés d’or, émoulus sur la pierre ; et, doué de hâte, le meilleur des combattants, Bhodja de lui envoyer dans le combat une flèche épouvantable, qui détruisait l’existence. Frappé d’elle, sire, il tomba promptement dans le délire. 1,070-1,071-1,072.

Environné de défaillance, il se hâta de s’appuyer sur la hampe de son drapeau ; et son cocher emmena précipitamment du champ de bataille ce meilleur des maîtres de chars, consumé par les traits de Hârddikya et poussant maint et maint gémissement. Après sa victoire sur le fils de Droupada, seigneur, l’armée Pândouide, battue de tous les côtés, s’enfuit à tous les points de l’espace.