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de Bharadwâdja, il va marcher aujourd’hui dans cette route terrible. 1,043.

» L’Atchârya à la main prompte, toujours victorieux dans la bataille, docte dans les astras, est doué d’héroïsme et pénétré de colère. 1,044.

» On verra aujourd’hui le Prishatide montrer le dos au milieu d’un grand combat ! » Telles étaient ainsi les diverses paroles, qu’on entendait prononcer aux tiens, puissant roi, et aux ennemis, dans la rencontre de ces deux héros. Ensuite, Kripa le Çaradvatide, ayant soupiré de colère, 1,045-1,046.

Perça dans tous ses membres le rejeton de Prishat, rendu alors sans aucun mouvement. Atteint dans cette bataille par le magnanime Gaâutamide, Dhrishtadyoumna, environné par un vaste égarement d’esprit, ne savait plus ce qu’il avait à faire : « Est-ce de la félicité, Prishatide ? lui dit son cocher. 1,047-1,048.

» Mes yeux n’ont jamais vu nulle part dans la guerre une telle infortune ! Lancés par le plus grand des brahmes, qui vise de tous les côtés les organes de la vie, ces traits sont tombés, touchant leur but, par l’union avec le destin. Je vais faire revenir précipitamment le char sur ses pas, comme on empêche d’entrer dans la mer le cours léger d’un fleuve ! 1,049-1,050.

» Je pense que ce brahme, par qui ton courage est paralysé, est à l’abri de la mort ! » Dhrishtadyoumna lui dit avec lenteur, sire, ces paroles mêmes : 1,051.

« Le délire bat mon cœur ; la sueur, mon ami, baigne mes membres ; le tremblement agite mon corps, qui se revêt de ses poils hérissés. 1,052.

» Évite le combat avec le brahme, et vas avec lenteur