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Les bras coupés d’eux aux ornements d’or roulaient, se convulsaient, tombaient et volaient en l’air ; d’autres, abattus par milliers, palpitaient dans le combat ; et d’autres exécutaient des mouvements prompts, comme des serpents à cinq têtes. 2,5 44-2,545.

Ces bras, semblables au corps des reptiles, oints de sandal, arrosés de sang, monarque des hommes, jetaient un vif éclat, comme des enseignes d’or. 2,546.

Tandis que ce conflit épouvantable s’agitait à tous les points de l’espace, ils combattaient inconnus et se détruisant les uns les autres. 2,547.

Enveloppés d’obscurité, personne ne distinguait, ni les ennemis, ni les siens eux-mêmes dans cette bataille, voilée par la chûte des flèches, ensevelie sous la poussière de la terre. 2,548.

Ce combat était effroyable, aux formes horribles ; et plus d’une fois on vit là couler de grandes rivières aux ondes de sang. 2,549.

Elles étaient jonchées de têtes au lieu de pierres ; elles avaient pour nouveau gazon les vallisnéries des chevelures ; elles étaient remplies d’os en guise de poissons ; leurs embarcations étaient des arcs, des flèches et des massues.

Ils produisirent des rivières bien effroyables, à l’aspect horrible, accrues par des affluents de sang, qui avaient des marais de sang et de chair. 2,550-2,551.

Faisant la crainte des gens timides, augmentant la joie des héros, ces rivières, épouvantables à la vue, conduisaient aux demeures d’Yama. 2,552.

Noyant ceux, qui étaient submergés, elles enfantaient la terreur du kshatrya. Au milieu des cris, que poussaient les carnassiers, tigre des hommes, 2,553.