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» Car ces maîtres du soma sont les souverains arbitres du plaisir et de la peine. Je lui donnai un millier de vaches et six cents taureaux. 2,006.

» Mais je n’obtins pas, Çalya, ma grâce du brahme. Je lui donnai sept cents éléphants, roi de Madra, et des centaines de serviteurs et de servantes. 2,006.

» Malgré ces dons, l’éminent brahme ne m’accorda point mon pardon. Je lui fis présent de quatorze milliers de veaux noirs et blancs ; et le plus vertueux des brahmes ne me donna pas en retour sa faveur. Je l’honorai et lui donnai une maison, pourvue de toutes les choses propres à exciter le désir, et t$ut ce que je possédais en richesses quelconques. Mais il ne formait pour elles aucun souhait. Ensuite, il me dit, à moi, qui le suppliais de toutes mes forces qu’il pardonnât mon offense : 2,007-2,008-2,009.

« Cette parole, que j’ai dite, cocher, tombera sur toi, et il n’en sera pas autrement ! Un mensonge pourrait anéantir les créatures, et cette faute m’induirait en péché. 2,010.

» Donc, si je veux observer le devoir, je ne puis avancer une chose fausse. Ne veuille pas interrompre la route du brahme ; tu subiras une expiation. 2,011.

» Que personne dans le monde ne commette un mensonge : obtiens l’effet de ma parole. » Il dit ; et moi, aigrement blâmé, je t’ai répété son langage par amitié. 2,012.

» Je sais que tu es un amer critique : reste en silence ; écoute encore autre chose. » 2,013.

Ce dompteur des ennemis, Râdhéya, ayant arrêté le souverain de Madra, ajouta, puissant roi, ces nouvelles paroles : 2,014.

« Voici ce que je réponds aux exemples, que ton dis-