Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand, semblable à un sombre nuage, embelli par l'arc de Çakra, il fut entré dans ce cercle, comme la lune au milieu du ciel, 960.

Le fils du cocher lui adressa ce langage : « Tu as dit une parole inutile ; parle, rempli d’une nouvelle ardeur, maintenant que tu as été battu mainte et mainte fois. 961.

» Ne fais pas la guerre, Pândouide, aux vigoureux fils de Kourou ; combats avec des hommes, tels que toi ! n’en rougis pas, mon ami ! 962.

» Accepte le combat, fils de Mâdrî, ou retire-toi sous la protection de Krishna et de Phâlgouna ! » Cela dit, grand roi, il épargna le guerrier en ce moment. 963.

Ce vertueux héros ne l’immola point, arrivé sous la main de la mort ; et, se rappelant, sire, la parole de Kountî, il épargna son fils alors. 964.

Abandonné par l’archer, fils du cocher, le Pândouide, sire, se retira, plein de confusion vers le char d’Youdhishthira. 965.

Sous les coups-de l’Adhirathide, il monta sur sa voiture, gémissant, consumé par la douleur, semblable à un serpent, qui se tient sur une jarre d’eau. 966.

Dès qu’il l’eut vaincu, Karna se retira d’un pied hâté vers les Pântchâlains, sur son char, ombragé d’un vaste drapeau, avec ses coursiers, couleur de la blanche lune.

Alors, une insigne lamentation fut jetée par les Pândouides, souverain des hommes, quand ils virent le général des armées se diriger vers les multitudes de chars des Pântchâlains. 967-968.

L’Adhirathide accomplit en ce moment, puissant roi, un immense carnage ; le soleil était parvenu au milieu de sa carrière, et l’auguste se promena comme la lune. 969.