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» La mer se livre à une grande fougue, mais son rivage la contient dans sa grandeur infinie. Au milieu de la bataille, où je combattrai le fils de Kountî, le plus grand dans le monde entre ceux, qui bandent la corde de l’arc ; Arjouna, qui lance des flèches bien empennées, sans mesure, rompant les organes de la vie et détruisant les héros : ainsi, je retiendrai avec mes traits, comme son rivage, le Prithide, semblable à la mer, plus fort que la force elle-même, inaffrontable, pareil à l’océan, qui submerge tous les princes sous la multitude de ses flèches, à qui je ne crois pas qu’il y ait maintenant dans les combats un autre homme son égal parmi ceux, qui portent l’arc. 1,975-1,976-1,977-1978.

» Vois maintenant le conflit très-épouvantable de moi avec ce guerrier, qui peut vaincre dans une bataille les Asouras et les Dieux ! Un orgueil infini dévore ce Pândouide, qui aime les combats ; mais il ira au monde des morts sous mes grands astras, qui n’ont rien d’humain.

» Oui ! quand j’aurai repoussé les astras du Prithide avec les miens, je lui ferai mordre la poussière avec mes traits puissants ! Je couvrirai complètement de mes dards, tel qu’un nuage, le terrible Dhanandjaya, qui dissipe l’obscurité, qui ressemble à mille rayons de lumière, qui flamboie, et qui embrâse[1]toutes les plages du ciel. Moi, devenu un nuage, j’éteindrai dans ce combat le Prithide, qui est pareil au feu par ses pluies de flèches, qui est rempli de splendeur, qui est comme un brasier, doué de flamme et de fumée, et qui incendie ce monde. Je comprimerai sous mes bhallas ce fils de Kounti, ce grand

  1. Pratapantam, texte de Bombay.