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combat, par centaines et par milliers, des multitudes de flèches. 948-949.

Tout était plongé dans une ombre commune sous les traits de ce magnanime : les immenses flèches, qui tombaient à la fois, avaient fait naître comme l’ombre des nuages. 950.

Ayant tranché son arc à la main de ce guerrier au grand cœur, Karna abattit en riant, puissant roi, son cocher de la place, qu’il occupait sur le char. 951.

Puis, il fit descendre lestement, Bharatide, avec quatre flèches acérées, ses quatre chevaux au séjour d’Yama.

Il réduisit sous l’atteinte des flèches son char céleste en morceaux aussi menus que des graines de sésame, auguste roi, et son drapeau, et les gardiens de son chariot, et sa massue, et son glaive, et son bouclier à cent lunes, et tout son appareil de guerre. Sans char, sans cuirasse, ses chevaux tués, maître des hommes, 952-953-954.

Le héros, étant descendu à bas de son char, se tint armé d’une massue. Quand le fils du cocher le vit élever ce pilon, rempli d’épouvante, il le frappa, sire, de ses traits finement acérés et capables de soutenir un lourd fardeau. Dès qu’armé de ses flèches nombreuses, aux nœuds inclinés, il l’eût aperçu réduit sans armes, Karna le harcela, sans l’ébranler. Frappé dans le combat par le vigoureux guerrier, instruit dans les armes, 955-956-957.

Nakoula aux sens troublés de courir, entraîné par la peur, et Râdhéya avec un rire géminé s’en alla, sire, légèrement derrière ses pas. 958.

Il se jeta autour du cou son arc attaché à la corde, et il resplendit, sire, fils de Bharata, cette grande arme passée dans son cou. 959.