Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» La montée, la descente et d’autres d’une espèce différente ; je volerai en avant et en arrière ; j’exécuterai aujourd’hui à vos yeux rivaux des circonvolutions et beaucoup de choses, qui distinguent un oiseau de bonne race. Vous serez témoins de ma vigueur : je parcourrai les airs en volant avec l’un ou l’autre de ces moyens. 1,902-1,903.

» Dites-moi avec convenance de quelle manière, cygnes, vous désirez que je vole. Mais, après que vous y aurez pensé fortement, ne volez pas avec moi. 1,904.

» Car l’air n’offre pas d’asyle aux oiseaux, qui tombent dans ces vols. » À ces paroles du corbeau, un d’eux lui répondit en riant ces mots ; écoute-les de ma bouche, Râdhéya : 1,905-1,906.

« Il est sûr, corbeau, que tu voleras de cent-une manières : mais tous les autres oiseaux ne connaissent qu’une seule manière de voler. 1,907.

» C’est ainsi que je volerai, moi, corbeau ; car je n’en connais pas une autre quelconque. Vole comme il te plaira, volatile aux yeux noirs. » 1,908.

» Les corbeaux s’étaient rassemblés en ce lieu à l’heure où le soleil abandonne l’horizon : « Comment, disaient-ils, ce cygne, qui n’a qu’un seul vol, en pourrait-il vaincre cent ? 1,909.

» Ce corbeau vigoureux à la force rapide triompherait avec un seul vol des ailes du cygne, fût-il doué lui-même de cent vols ? » 1,910.

» Alors le cygne et le corbeau commencent leur joute aérienne avec émulation, le cygne volant d’une seule façon, le corbeau d’une centaine de manières. 1,911.

» Soit que le cygne, soit que le corbeau vole, ils exci-