» Je sais également quelle est la grandeur de Krishna, le premier des maîtres de la terre ; tu n’as pas, comme je l’ai, Çalya, la connaissance de ces choses. 1,819.
» Ainsi, comme je sais quelle vigueur existe en moi et quelle vigueur est dans le fils de Pândou, j’ai appelé au combat le héros, qui porte l’arc Gândîva. 1,820.
» Voici une flèche, que je possède, ornée, bien empennée, qui se repait de sang, qui repose dans son carquois, qui est richement imbue d’huile de sésame. 1,821.
» Elle dort, honorée de nombreuses années, cette flèche terrible, aux formes de serpent, remplie de poison, couverte de poudre de sandal, et qui détruit des escadrons d’éléphants, de chevaux et de guerriers, à l’aspect effrayant, pleine d’une vaste épouvante, qui brise les os et rompt les cuirasses. Content de cette arme, je fendrais avec elle le grand mont Mérou. 1,822-1,823.
» Jamais il ne m’arriverait de lancer ce dard sur un autre que Phâlgouna et Krishna, le fils de Dévaki. Écoute de ma bouche une vérité. 1,824.
» Armé de ce trait, au comble de la colère, Çalya, je combattrai le Vasoudévide et Dhanandjaya : cette œuvre sera digne de moi. 1,825.
» La fortune pour tous les héros de Vrishni repose dans Krishna ; la victoire est placée dans Arjouna pour tous les fils de Pândou. 1,826.
» Qui, s’affrontant avec ces tigres des hommes, peut arrêter ces héros combattants et montés dans un même char ? 1,827.
» Tu verras fondre sur moi seul à la naissance illustre ces deux frères invaincus, Çalya, qui comptent dans leur famille des oncles, des sœurs, des aïeux, et périr sous