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Ensuite, comme il ne revenait pas, quoique le soleil fût déjà descendu sur la montagne du couchant, le gourou dit à ses disciples : « Oupamanyou ne revient pas ! » — « Il est allé garder les vaches, » répondirent ceux-ci, à qui le maître dit ; 713.

« J’ai mis des empêchements à Oupamanyou de tous les côtés : irrité de cela nécessairement, il s’en est allé. » Après qu’il eut parlé de cette manière et l’eut cherché long-temps, il se rendit au bois avec ses disciples, et poussant un cri pour le faire venir : « Oh ! Oupamanyou, dit-il, où es-tu ? Arrive ici, mon fils. » 714.

Lui, ayant ouï la voix de son gourou : « Me voici ! répondit-il à haute voix ; je suis tombé dans ce puits. » — « Comment, reprit le maître, as-tu fait une chute dans ce puits ? » 715.

« J’ai mangé des feuilles de la calotropis, répondit l’autre à son gourou ; j’en suis devenu aveugle ; ce qui a causé ma chute dans un puits. » 716.

Le saint anachorète lui fit cette réponse : « Chante les deux Açwins, qui sont les médecins des Dieux ; ils te rendront la vue. » A ces mots de son maître, Oupamanyou se mit à célébrer les frères jumeaux Açwins dans ces paroles, que le Rig-Véda adresse aux Dieux Açwins : 717.

« Ô vous, qui vous avancez de l’orient, qui êtes nés de l’orient, qui brillez de rayons admirables, je vous loue de ma voix, je vous honore de ma pénitence ; car vous êtes sans fin, vous êtes Dieux, sans passion, sans orgueil, vous êtes soutenus sur de charmantes ailes et vous planez au-dessus de tous les êtres ! 718.

» Açwins, qui êtes faits d’or, qui habitez l’air, comme des oiseaux, à deux points opposés, êtres victorieux,