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de quoi fais-tu ta nourriture ? lui dit-il ; car te voici bien gras. » 696.

« Oh ! répondit le disciple, je vis des aliments, que me procure l’aumône. » Et son maître lui fit cette réponse : 697.

« Tu ne dois pas manger une aumône, que tu ne m’as pas remise. » — « C’est vrai ! » dit l’autre ; et, continuant à mendier, il rapportait la nourriture à son maître. 698.

Celui-ci recevait donc toute la nourriture obtenue par l’aumône, et le disciple, obéissant à sa voix, gardait les vaches tout le jour : il revenait vers le commencement de la nuit à la chaumière de son gourou et, debout devant lui, rendait son hommage au maître. 699.

Dans cet état même des choses, son guide le voyant gras encore : « Mon fils Oupamanyou, lui dit-il, je reçois toute la nourriture mendiée, sans aucune réserve : de quoi fais-tu la tienne ? » 700.

A ces mots : « Vénérable, après que je t’ai donné la première aumône, répondit le disciple, j’en vais mendier une seconde et je fais d’elle ma nourriture. » Le maître dit à son tour : 701.

« C’est une vie de gourou, qui ne te sied pas. En agissant ainsi, tu nuis à l’existence des autres, qui se nourrissent d’aumône, et tu fais acte de gourmandise. » 702.

« C’est vrai ! » lui répondit son disciple. Il gardait toujours les vaches ; il revenait, sa garde faite, à la chaumière de son gourou, et, debout devant lui, rendait son hommage au maître. 703.

Dans cet état même des choses, le voyant gras encore : « Mon fils Oupamanyou, dit celui-ci, tu me donnes toute la nourriture, que tu obtiens pour aumône : tu n’en vas