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même, ou son instituteur spirituel, sont au rang de ses ennemis. 5592.

» Détruisez vos ennemis, celui-ci par des serments jurés, celui-là par des présents. Si le doute de votre sincérité les tient l’un et l’autre en méfiance, ne craignez pas d’employer le poison ou le sortilège : c’est ainsi que s’accroît la puissance d’un roi, qui a foi dans ces moyens. 5593.

» La parole d’un gourou orgueilleux, engagé dans une mauvaise route, mais connaissant la chose, qu’on doit faire ou ne pas faire, mérite elle-même d’être écoutée. 5595.

» Irrité, ne prenez jamais les formes de la colère ; mettez le sourire en avant des paroles et ne repoussez jamais quelqu’un avec une apparence de colère. 5596.

» Êtes-vous sur le point d’attaquer, ou même attaquez-vous, fils de Bharata, ne laissez pas de dire une parole amicale ; le combat fini, témoignez de la pitié, affligez-vous et pleurez. 5597.

» Rassurez l’ennemi avec des manières, qui respirent l’utile, le juste, l’aimable ; ensuite, faites-lui la guerre à propos, quand le sol remue sous ses pas. 5598.

» Coupable d’une grande offense, demeure-t-il fidèle au devoir, où il s’est converti, sa faute reste cachée, comme le sommet d’une montagne par de sombres nuages, 5599.

» Mettez le feu à la maison de l’homme, qui a subi la peine capitale ; ne versez pas des parfums dans vos royaumes sur les voleurs, les athées et les gueux. 6600.

» Comme un alligator aux dents aigües, noyez avec assurance vos ennemis, abusés par toutes les sortes de politesse : l’empressement à vous lever, l’offre d’un siège et maints dons ou présents. 5601.

» Méfiez-vous même d’un roi, qui est sans méfiance ;