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de son bras, Dhanandjaya pousse un cri de victoire et sort du champ de bataille. 5498.

À la vue d’Arjouna, qui marchait avec son prisonnier, les jeunes princes se mirent de compagnie à broyer la ville du magnanime Droupada. 5499.

« Droupada est parent des héros de Kourou, dit Arjouna : ne le tue pas, Bhîma ! Que ce riche don soit offert au gourou. » 5500.

Bhîmaséna, sire, qu’Arjouna arrêtait ainsi, Bhîmaséna, que ta ruine de la ville n’avait pas rassasié des droits de la guerre, s’abstint néanmoins de tuer le prisonnier.

Les jeunes Kourouides et Pândouides offrirent en présent à Drona, puissant Bharatide, Yajnaséna-Droupada, tombé dans leurs mains avec ses ministres sur le champ de bataille. 5501-5502.

Drona alors de fixer les yeux de son esprit sur les causes de son inimitié ; puis, de tenir ce langage à Droupada, de qui l’orgueil était brisé, les richesses enlevées et la liberté perdue : 5503.

« Maintenant qu’il a suffi d’un instant pour broyer ta ville et briser ton royaume, maintenant que ta vie fut remise entre mes mains par les ennemis, qui t’ont fait prisonnier, à quoi bon te targuer d’une ancienne amitié, quand les conditions ne sont pas les mêmes ? » 5504.

Après qu’il eut dit ces mots et qu’il se fut un peu raillé de lui, il ajouta ces paroles : « Ne crains aucun danger pour ta vie, héros ! Nous autres, qui sommes des brahmes, nous avons de la patience. 5505.

» Je me suis amusé avec toi dans notre enfance à l’hermitage de mon père ; ces jeux ont accru mon inclination naturelle et mon amitié pour toi. 5506.