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brusquement, deux fois né : « Je suis ton ami ! » 5196.

» Les amitiés vieillissent ici-bas dans le cours du temps avec l’homme, qui vieillit. Sans doute, il y eut jadis entre nous une amitié, qui avait pour lien l’égalité. 5197.

» L’ignorant n’est pas l’ami du savant ; l’homme, qui n’a pas de char, n’est pas l’ami de l’homme, qui possède un char. L’amitié est fille de l’égalité ; l’inégalité ne la produit jamais. 5198.

» L’amitié n’exista jamais inaltérable au cœur de personne au monde. Le temps l’efface, elle est enlevée par la colère. 5199.

» Ne fais plus compte d’une chose vieillie ; renonce, ô toi, à cette amitié ! Jadis exista entre nous deux l’amitié, ô le meilleur des brahmes ; le besoin en était le nœud.

» L’indigent n’est pas l’ami du riche, l’ignorant ne l’est pas du savant, ni un lâche d’un héros : pourquoi se targuer d’une ancienne amitié, quand les conditions ne sont plus les mêmes ? 5200-5201.

» L’amitié n’existe nulle part, insensé, entre les rois puissants et des êtres nés comme toi, exclus des grandeurs et privés des richesses. 5202.

L’homme illettré n’est pas l’ami de l’homme érudit : celui, qui n’a pas de char, ne l’est pas de celui, qui possède un char : celui, qui n’est pas roi, n’est pas l’ami d’un souverain : pourquoi se targuer d’une ancienne amitié, quand les conditions ne sont plus les mêmes ? 5203.

» Je ne connais pas cette promesse de partager avec toi les bénéfices du trône, chose, que tu as sans doute Imaginée ! Mais je veux bien pour une seule nuit, brahme, te donner ici la nourriture. » 5204.

» À ces mots du roi, je partis avec mon épouse, m’étant