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rieur et quels sont mes talents : ce héros à la bien grande splendeur saura aussitôt qui je suis. » 5168.

« Oui ! » dirent les Koumâras. Ils vont et racontent à Bhîshma la parole certaine du brahmane et ce fait merveilleux. 5169.

Bhîshma au récit de ces jeunes gens reconnut sur le champ Drona : « Voilà, pensa-t-il, un précepteur d’une nature convenable ! » 5170.

Ils sortent et reviennent, amenant l’anachorète, que tous à l’envi comblent d’hommages. Leur oncle adroitement demanda à l’étranger quelle raison l’avait conduit en ces lieux, et Drona de lui tout raconter. 5171.

« Jadis, inaltérable guerrier, dit-il, je suis entré sous la direction du maharshi Agnivéça pour apprendre les armes et par l’envie d’étudier le Dhanour-Véda. 5172.

» Je fus là plusieurs années un brahmatchâri à l’âme soumise, portant les cheveux rattachés en gerbe : j’habitai là bien long-temps, faisant mon bonheur d’obéir à mon gourou. 5173.

» Le noble Pântchâlain à la grande force, Yajnaséna, le fils du roi, demeurait avec moi chez ce maître afin de s’instruire dans la science de l’arc et des flèches. 5174.

» Il était là mon ami, mon aide, mon compagnon, et je vécus bien long-temps, seigneur, intimement lié avec lui.

» Dès l’enfance, rejeton de Kourou, nous faisions nos lectures en commun : il fut toujours là mon ami, n’ayant pour moi que des paroles gracieuses et des services obligeants. 5176-5176.

» Un jour, Bhîshma, il me dit ces paroles, qui ajoutèrent à ma joie : « Je suis, Drona, celui, que mon magnanime père aime le plus entre ses fils. 5177.