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Aussitôt qu’il vit la multitude du peuple silencieuse de tous les côtés, Bhîshma d’honorer les maharshis en leur offrant de l’eau pour se laver les pieds avec la corbeille hospitalière, et de leur annoncer qu’ils avaient devant eux le royaume et son gouvernement. Ensuite le plus grand des Kourouides, Vidoura, le maharshi, qui portait ses cheveux en gerbe et la peau d’antilope, se leva et, quand il eut connu la pensée de ces pénitents, il adressa les mots suivants à l’assemblée : « Cet héritier de Kourou, le roi, nommé Pândou, avait renoncé aux jouissances de l’amour et s’en était allé sur le Çatraçringa. 4916-4917-4918.

» Là, naquit à ce roi enchaîné au vœu de la continence ce fils ainé, qu’on appelle Youddhishthira et qu’engendra pour lui Yama lui-même par une cause divine.

» Le Vent donna pour second fils au roi magnanime cet enfant, le plus fort des êtres forts : c’est Bhîma à la grande vigueur. 4919-4920.

» Celui-ci, qui est nommé Arjouna ou Dhanandjaya, c’est Indra même, qui l’a engendré pour Pândou au sein de Kountî ! Sa gloire dominera celle de tous les héros.

» Regardez ces deux jeunes princes : c’est Mâdrî, enceinte des Açwins, qui enfanta pour son époux ces deux héros, les plus grands des hommes ! 4921-4922.

» Pândou, qui a vécu sans cesse avec le devoir, l’illustre Pândou, en s’exilant au milieu des bois, a donc ranimé la race éteinte de ses aïeux. 4923.

» Tenez vos yeux continuellement fixés sur la naissance, les progrès, l’instruction védique de ses fils, et vous goûterez la joie suprême, qu’ils donnaient à Pândou.

» Il y a maintenant dix-sept jours que Pândou, heureux des fils, qu’il avait obtenus, et fidèle à suivre la voie des hommes de bien, s’en est allé dans le monde de ses pères.