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À ces mots, reprit Vaîçampâyana, l’épouse fidèle à son devoir, cette illustre fille du roi de Madra se hâta de monter sur le bûcher, où l’on avait placé déjà le souverain des hommes. 4896.

Quand ils virent le roi mort, les maharshis, pareils aux Dieux, et tous les anachorètes, habiles dans les délibérations, tinrent conseil ensemble. 4897.

Les pénitents dirent :

« Le magnanime à la vaste renommée, qui, renonçant au royaume et à la royauté, était venu se mettre sous la protection des ascètes dans ce lieu, où il pratiqua la pénitence, 4898.

» Le roi Pândou s’en est allé au Swarga, après qu’il eut remis en dépôt ici dans vos mains ses épouses et ses fils à peine nés. 4899.

» Prenons les enfants, le corps et l’épouse de ce prince à l’âme très-élevée ; puis, dirigeons-nous avec eux vers son royaume : voilà quel est, pense-t-on, notre devoir. »

Parfaits et semblables aux Dieux, les maharshis au cœur généreux, ayant débattu entre eux cette question, s’arrêtèrent à la résolution d’aller, les fils de Pândou marchant à leur tête, vers la cité, qui tire son nom des éléphants, et de remettre ces jeunes Pândouides à Bhîshma et à Dhritarâshtra. 4900-4901-4902.

Tous les ascètes de partir à l’instant même, transportant les deux corps et conduisant avec eux l’épouse et les fils de Pândou. 4903.

Ce long voyage ne tint pas une grande place dans la pensée de Kountî. Cette illustre dame arriva bientôt dans le Kouroudjângala et ne tarda point à voir avec ses enfants, dont elle était devenue désormais la seule mère,