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» Tu m’as dit même leurs noms individuellement. Raconte-moi aussi, brahme, ce que tu as ouï dire touchant les fils de Pândou. 4559.

» Tous ils étaient magnanimes et vaillants comme le roi des Immortels : c’étaient en effet des portions des Dieux, as-tu dit toi-même, en parlant de la descente de ces fractions divines sur la terre. 4560.

» Raconte-moi, Vaîçampâyana, je désire l’entendre, toute la naissance de ces hommes aux actions plus qu’humaines. » 4561.

« Tandis que le roi Pândou errait dans les grands bois, peuplés de tigres et de gazelles, répondit Vaîçampâyana, il vit une magnifique antilope mâle, occupé à saillir une antilope, sa femelle. 4562.

Pândou les transperça l’une et l’autre de cinq flèches rapides, aiguës, aux bonnes ailes, aux empennures d’or. C’était, sire, le fils d’un saint à la vive lumière, à la grande énergie, aux richesses de pénitence, qui s’accouplait sous la forme d’une gazelle avec son épouse, revêtue d’une forme semblable. 4563-4564.

Attaché avec sa gazelle, il tomba au même instant, les sens troublés, sur la terre, et poussa des gémissements articulés d’une voix humaine. 4565.

La gazelle mourante lui dit : « Les hommes, qui se font un plaisir de pécher, quelque abandonnés qu’ils soient par la raison, dans les moments où l’amour et le ressentiment les enivre, s’abstiennent néanmoins de répandre le sang humain. 4566.

» La science ne détruit pas le Destin ; c’est le Destin, qui détruit la science ; les choses, que le Destin embrasse, ne tombent pas sous l’intelligence de l’ignorant. » 4567.