tous les enfants de Kourou, leur tint ce langage : « L’incrément de notre famille, le fils du roi, Youddhishthira est l’aîné ; cette qualité lui donne l’empire ; il n’y a rien ici, qui soit à blâmer par nous ; mais cet enfant montera-t-il sur le trône immédiatement après lui ? Dites-moi dans la vérité ce qu’il y a de sûr à cet égard. » 4510-4611.
À la fin de ces paroles, fils de Bharata, les carnassiers de rugir à tous les points de l’espace, et d’horribles chacals hurlèrent de sinistres augures. 4512.
Voyant de tous les côtés ces présages épouvantables, les brahmes, sire, et Vidoura à la grande sagesse lui répondent : 4513.
« Suivant ces pronostics effroyables, qui se manifestent à la naissance de ton fils aîné, puissant monarque des enfants de Manou, 4514.
» Il est évident que ton fils sera le destructeur de sa famille. Si tu veux sauver ta race, il te faut l’abandonner ; le garder, c’est attirer sur elle un grand désastre. 4515.
» Que la centaine de tes fils, monarque de la terre, soit diminuée d’une unité. Fais un sacrifice de lui seul, Bharatide, si tu désires la paix. 4416.
» Assure avec une seule victime la félicité de ta famille et du monde. Les sages ont dit : « Qu’on immole un seul homme pour le salut d’une famille, qu’on immole une famille pour le salut d’un village, qu’on immole un village pour le salut d’une province, qu’on immole la terre pour le salut de son âme ! » C’est ainsi que lui parlèrent Vidoura et les plus grands des brahmes ; mais son cœur, plein de tendresse pour ses fils, empêcha le monarque de suivre ce conseil. 4617-4518.
L’espace d’un mois s’étant écoulé, sire, il naquit à