Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/503

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle choisit pour sa grâce cent fils, tels que son époux lui-même. Quelque temps après, elle reçut un germe de Dhritarâshtra. 4490-4491.

Deux années, Gândhârî sans enfant porta le fruit déposé en elle : ensuite, elle tomba dans le chagrin, à la nouvelle qu’il était né à Kountî un fils d’une splendeur égale à celle du soleil enfant. Elle remarqua la dureté de son ventre et se mit à songer, 4492.

Folle de chagrin, elle ordonna de frapper à grands coups sur son abdomen à l’insu de Dhritarâshtra. 4493.

Ce qu’elle portait depuis deux années dans le sein commence enfin à sortir ; mais ce qui vient au jour est seulement une masse de chair compacte, semblable à une boule de fer. 4494.

À cette nouvelle, Dwaîpayana se rend au palais en toute hâte. Le plus excellent des victorieux voit cette boule faite de chair. 4495.

« Pourquoi as-tu voulu faire cela ? » dit le grand saint à la fille de Soubala ; et celle-ci de lui raconter son vrai sentiment : 4496.

« Apprenant qu’il était né à Kountî un fils aîné, d’une splendeur égale au soleil, répondit Gândhârî, j’ai fait alors, saisie de la plus vive douleur, frapper sur mon ventre. 4497.

» Tu m’avais accordé jadis une centaine de fils, et ce que voici né, au lieu des cent fils, est seulement une boule de chair. » 4498.

« C’est la vérité, fille de Soubala, reprit Vyâsa, et il n’en sera jamais autrement ; il ne m’est pas arrivé de dire avant ce jour une fausseté pour des choses indifférentes : à plus forte raison, quand elles sont d’importance. 4499.