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Ces brigands étaient talonnés par une violente peur des gardes, puissant Bharatide, ô le plus grand des Kourouides. Ils déposèrent leur vol dans la chaumière de l’hermite et s’y cachèrent de crainte, avant que la force publique ne fût arrivée. À peine s’étaient-ils mis à couvert que la troupe des gardes 4309-4310.

Survint à la poursuite des voleurs. Elle vit l’anachorète et, sire, elle interrogea l’homme riche en pénitence dans l’état, où il se trouvait : 4311.

« Quel chemin ont pris les voleurs, ô le plus vertueux des régénérés ? Dis, brahme, afin que nous allions plus vite en suivant cette route ! » 4312.

Aux gardes, qui parlaient ainsi, le riche de pénitences ne répondit pas une seule parole, sire, ou bonne, ou mauvaise. 4313.

Ensuite les hommes du roi, ayant fouillé l’hermitage, y trouvèrent les brigands cachés et même leur butin.

Alors un soupçon vint aux gardes touchant l’anachorète, et, l’ayant lié, ils l’accusèrent, lui et les voleurs, devant le roi. 4314-4315.

Le monarque de le condamner avec ces larrons : « Qu’on le mette à mort ! » dit-il ; et les soldats fichèrent sur un pal l’homme aux grandes pénitences, qui leur était inconnu. 4316.

Après que les gardes eurent élevé l’anachorète sur le pieu fatal, ils ramassèrent le butin et s’en revinrent au palais du roi. 4317.

L’homme juste resta long-temps fixé au pal sans nourriture et la mort ne venait pas encore au saint brahme. Il conservait le souffle de la vie ; son infortune rassembla les saints autour de lui : les anachorètes, éprouvés