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chose agréable à sa mère ; et, saisie de crainte, la fille du roi de Kaçi n’osa pas le regarder. 4279.

La reine-mère survint avant que Son fils ne fût sorti, et Satyavatî lui demanda : « Naîtra-t-il d’elle, mon fils, un jeune prince, accompli de qualités ? » 4280.

À ces paroles de sa mère, le fils de Satyavatî, Vyâsa, de qui l’âme était supérieure aux impressions des sens, lui répondit, poussé par le Destin : 4281.

« Il sera éminent, docte, le plus vertueux des râdjarshis, doué d’une haute bravoure, d’une vaste intelligence et d’un souffle de vie égal à celui d’une myriade d’éléphants.

» Il aura des fils magnanimes au nombre de cent ; mais, par la faute de sa mère, il naîtra aveugle ! » 4282-4283.

À peine eut-elle ouï ces paroles, que la mère dit à son fils : « Un monarque aveugle, homme riche de pénitences, ne sied point à la famille des Kourouides. 4284.

» Veuille bien donner à la race de Kourou un second roi, incrément de la lignée paternelle et qui puisse défendre la famille de ses parents. » 4285.

« Oui ! » répondit l’anachorète à la vaste renommée ; et, cette promesse donnée, il sortit. Kâauçalyâ, au temps révolu, mit au monde le fils aveugle. 4286.

Ensuite la reine, ayant parlé à sa deuxième bru, fit venir le saint par le même moyen que devant, dompteur des ennemis. 4287.

Le grand saint vint à elle de sa manière accoutumée ; il s’approcha d’Ambalikâ ; mais elle, à la vue du rishi, 4288.

Elle perdit ses couleurs, Bharatide, elle devint semblable à un éléphant blanc, et, l’ayant vue troublée, saisie de crainte, semblable à un éléphant blanc, 4289.

Vyâsa, le fils de Satyavatî, lui tint ce langage : « Parce