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« Je serai ton épouse, soumise à ta volonté, souverain de la terre, lui dit-elle. 3897.

» Mais, quelque chose que je fasse, sire, ou bien ou mal, promets de ne pas m’empêcher et de ne rien dire, qui me soit désagréable. 3898.

» Si tu restes fidèle à ces conditions, je ne cesserai pas d’habiter chez toi ; mais, si tu m’empêches dans une action, ou si tu m’adresses un mot amer, je te quitterai, n’en doute pas ! » 3899.

« Qu’il en soit ainsi ! » répondit Çântanou. Alors, ayant obtenu le plus grand des rois, ô le plus vertueux des Bharatides, elle en ressentit une joie incomparable. 3900.

Le sage Çântanou s’approcha d’elle et goûta l’amour dans ses bras : « Il ne faut pas lui faire de questions, il ne faut lui rien dire, » pensait-il. 3901.

Le monarque de la terre se réjouissait en lui-même de son affectueux service, de ses qualités, de sa générosité, de sa beauté, de sa constance dans la bonne conduite.

En effet, quand la rivière, dont les eaux coulent dans trois lits, la Déesse Gangâ d’une beauté céleste, se fut créé un corps humain charmant, devenue une femme de noble caste, elle fut une épouse assidue auprès de son époux, le roi des rois, le prince d’une splendeur égale à celle du roi des Dieux, Çântanou, de qui l’amour n’était jamais éloigné de la jouissance. 3903-3904.

Le roi prenait plaisir à tout ce qu’elle faisait pour l’amuser par de ravissantes danses, des coquetteries, des habiletés d’amour et de luxure. 3905.

Le plus haut des souverains ne s’apercevait pas, si grand était son attachement à la volupté, que beaucoup de mois, de saisons, d’années avaient déjà passé. 3906.