Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/438

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Déesse : « Que puis-je faire d’agréable, noble dame, qui soit l’objet de ton désir ? » 3868.

« Je t’aime, répondit la femme ; rends-moi, sire, amour pour amour. Repousser les femmes, remplies d’amour, est une chose blâmée par les sages. » 3869.

« Je n’irai pas d’amour vers l’épouse d’un autre, dit Pratîpa, ni vers une femme, qui n’est pas de ma caste : tel est mon devoir et tel est mon vœu. » 3870.

« Je ne suis pas une femme vulgaire, vers qui il ne faut point aller, à laquelle on ne doit jamais parler, répondit la femme. Je t’aime, sire, aime-moi, qui suis une noble dame, une vierge divine. » 3871.

Pratîpa reprit : « Je dois m’abstenir de la chose, à laquelle tu m’invites ; autrement, ma mort expierait un plaisir, goûté dans la confusion des devoirs. 3872.

» Tu es venue t’asseoir, toi, que je tiens embrassée, noble dame, sur ma cuisse droite ; sache, belle timide, que c’est le siège des enfants et des brus. 3873.

» La cuisse gauche est celle, dont la jouissance appartient aux amantes ; et c’est elle, que tu as laissée : je ne puis donc, noble dame, goûter l’amour avec toi ! 3874.

» Sois ma bru, femme charmante ; je te choisis pour la fiancée de mon fils : en effet, belle nymphe, tu es venue prendre sur mes genoux le côté des brus. » 3875.

« Qu’il en soit ainsi ! ô toi, qui sais le devoir, lui répondit la femme ; j’irai par dévouement pour toi dans cet illustre famille des Bharatides. 3876.

» Vous, qui êtes les princes de la terre, vous dirigez vos pas sans dévier sur un sentier de vertus, qu’il me serait impossible de citer en des centaines d’années.

» Célèbres sont les vertus de ta race ; mais j’élèverai