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allé au Swarga sans laisser de postérité ; eh bien ! songe à lui donner des enfants. » 3807.

« Qu’il en soit ainsi ! » reprit Vyâsa, et l’anachorète d’engendrer au sein de ses veuves trois fils : Dhritarâshtra, Pândou et Vidoura. 3808.

Ensuite Gândhârî mit au monde cent fils du roi Dhritarâshtra dus à une grâce de Dwaîpâyana. 3809.

Quatre de ces Dliritarâshtrides l’emportaient sur tous les autres : Douryodhana, Douççâsana, Vikarna et Tchitraséna. 3810.

Pândou avait deux épouses : Kountî, nommée aussi Prithâ, et Màdrî : c’étaient les deux perles des femmes.

Un jour, Pândou errait à la chasse ; il ne reconnut pas un saint anachorète, joint par l’accouplement avec une antilope et, chose merveilleuse ! changé lui-même en gazelle. Il envoya un dard, qui frappa l’homme, lorsque son désir n’était pas assouvi et que le plaisir de l’amour était incomplet.

« Parce que tu as fait jouer cet arc, dit le blessé par la flèche, et que tu m’as tué avant que j’aie pu savourer le goût de la volupté, toi, qui sais combien est grand ce désir, tu mourras bientôt, tombé dans la même condition et ne pouvant plus satisfaire à ton envie de volupté ! » Pândou aux formes pâles revint sous le poids de cette malédiction et tint ce langage à ses épouses : 3811-3812-3813.

« C’est par ma légèreté que j’ai encouru cette peine. Je comprends : « Les mondes supérieurs, ont écrit les Çâstras, ne sont pas le partage de ceux, qui n’ont pas d’enfants. » — « Mets donc au jour des fils pour moi, » dit-il à Kountî. Celle-ci, autorisée par ces mots, conçut des fils : Youddhishthira d’Yama, Bhîmaséna du Vent, Arjouna du roi des Dieux. 3814.