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« Monte dans ces chars, sire, lui dit Ashtaka, et lance-toi dans les cieux ; nous te suivrons, nous ! quand il en sera temps. » 3677.

« C’est avec nous tous maintenant, qu’ils doivent rouler de compagnie, répondit Yayâti : vos mérites ont conquis le Swarga ; et voici que se montre à nos yeux la route inconnue aux maladies, qui mène aux palais des Dieux. »

Alors tous ces vertueux rois, continua le narrateur, de monter ensemble dans les chars, de partir, et, se dirigeant vers le Swarga, d’illuminer la terre et le ciel des rayons de leur vertu. 3678-3679.

« Je marche seul, je pense, à la tête de tous, car le magnanime Indra est tout à fait mon ami, observe Ashtaka…

mais !… pourquoi ce fils d’Ouçînara, Çivi, devance-t-il maintenant tous nos chars par la vitesse du sien ?» 3680.

« Ce fils d’Ouçînara, lui répond Yayâti, acheta ce char des Dieux au prix de toute la substance, que son corps avait acquise en grandissant : c’est pour cela que Çivi marche à votre tête. 3681.

» L’aumône, la pénitence, la vérité, la justice, la patience, la pudeur, la pureté, le désir continuel d’obliger, ces incomparables vertus, sire, ne quittaient jamais la pensée du prince incomparable Çivi. Parce que telle fut sa conduite, parce qu’il a cultivé la pudeur, le char de Çivi précède vos chars. » 3682.

La curiosité poussa de nouveau Ashtaka, reprit Vaîçampâyana, à interroger son aïeul maternel : « Roi des hommes, je t’adresse, lui dit-il, ces questions ; réponds suivant la vérité : D’où viens-tu ? qui es-tu ? de qui es-tu le fils ? Nul autre que toi dans le monde ne peut faire ce que tu as fait ! Es-tu kshatrya ? es-tu un brahme ? » 3683.