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débarrasser complètement de ces craintes superstitieuses.

» Ces vieilles pratiques, ont dit les sages, sont des obstacles jetés dans la route de l’âme. Ce qu’il y a de mieux pour vous, le voici : identifiés avec l’Être absolu[1], aspirez à jouir d’une suprême quiétude en ce monde et dans l’autre. » 3625-3626.

« Comment le maître de maison dans la vie active, reprit Ashtaka, comment le religieux mendiant, comment le brahme, qui exerce les fonctions d’instituteur spirituel, arrivent-ils à l’accomplissement des devoirs ? L’homme, qui va dans les bois habiter un hermitage, est-il placé dans la bonne voie, où l’on assure que marche un grand nombre ? » 3627.

Yayâti répondit : « Le bramâtcharî atteint à la perfection, s’il est adonné à la lecture, s’il est sans négligence, constant, doux et tempéré, appliqué à calmer cette fièvre de la vie, levé avant les autres, toujours empressé dans ses devoirs à l’égard de son Gourou, irréprochable dans ses lectures et ses offrandes à tous les êtres. 3628.

» Voici l’antique vertu d’un chef de maison : parvenu à une richesse loyalement acquise, il célébrera des sacrifices, il fera l’aumône à tout moment, il nourrira des hôtes, il ne prendra pas ce qui n’est pas donné par les autres.

» Si l’homme, qui vit de ses propres facultés, qui s’abstient de pécher, qui distribue à autrui ses largesses, qui ne fait de mal à personne, ajoute à ces moyens celui d’habiter anachorète dans les bois, enchaînant ses actions et

  1. Textuellement : avec lui, TAINA. Ce pronom nous semble être ici pris dans le sens absolu des Arabes ; lui ! c’est-à-dire : le seul qui soit, ou Dieu !