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Indra lui dit : « Après que tu eus accompli toutes les cérémonies initiatoires et quitté les douceurs de ton palais, tu es venu habiter la forêt. Je t’adresse maintenant cette question, fils de Nahousha : par quelle pénitence as-tu mérité d’être, Yayâti, notre égal ? » 3564.

« Vâsava, répondit Yayâti, je ne vois personne, qui soit mon égal par la pénitence, ni parmi les hommes et les Gandharvas, ni parmi les maharshis et les Dieux mêmes. » 3565.

« Parce que tu dédaignes, reprit Indra, sans que ta prééminence te soit démontrée, tes égaux, ceux, qui sont au-dessus, et ceux, qui sont au-dessous de toi ; à cause de cela, roi, dès ce moment, où la récompense de tes vertus est épuisée, te voici retombé dans les mondes soumis à la destruction ! » 3566.

« Indra, lui répondit Yayâti, si mon dédain pour les hommes, les Gandharvas, les rishis et les Dieux m’a fait perdre les mondes supérieurs, déchu du monde des Souras, mon désir, roi des Dieux, est de tomber au milieu des bons. » 3567.

Indra lui dit : « Précipité d’ici, tu vas tomber auprès des bons, où tu travailleras de nouveau à regagner ces mondes-ci. Que cette expérience t’enseigne, Yayâti, à ne plus mépriser tes égaux et tes supérieurs. » 3568.

Ensuite, reprit Vaîçampâyana, le plus vertueux des rois saints, Ashtaka, ayant vu, désertant ce monde pur, aimé du roi des Immortels, Yayâti déjà parvenu à la moitié de sa chute, lui adressa les paroles suivantes : 3569.

« Qui es-tu, toi, qui es jeune et d’une beauté égale à celle d’Indra ? Tel que le soleil, le plus grand des êtres aériens, tu tombes du ciel, dont ta splendeur, flamboyante