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» Quand j’eus ouï dire qu’on avait traîné dans l’assemblée Drâaupadî, couverte d’un seul vêtement, désolée, baignant de larmes son cou, souillée des impuretés de son mois et traitée comme une femme sans appui, elle, qui avait pour défenseur un tel époux ; alors, Sandjaya, je n’ai plus conservé d’espérance pour la victoire. 154-155.

» Quand j’eus ouï dire que le méchant Douçâsana, d’une intelligence étroite avait enlevé de dessus elle, par centaines, une masse de robes, sans qu’il parvînt à lui arracher la dernière ; alors, Sandjaya, je n’ai plus conservé d’espérance pour la victoire. 156.

» Quand j’eus ouï dire qu’Youdhishthira, vaincu au jeu par Sâaubala, avait perdu son royaume et que ses incomparables frères l’avaient suivi dans l’exil ; alors, Sandjaya, je n’ai plus conservé d’espérance pour la victoire.

» Quand j’eus ouï dire les différents exploits de ces vertueux Pândouides, partis pour les forêts et que leur amitié fraternelle avait plongés dans le malheur ; alors, Sandjaya, je n’ai plus conservé d’espérance pour la victoire. 157-158.

» Quand j’eus ouï dire que des milliers de brahmes magnanimes, initiés, vivant d’aumônes, avaient suivi Dharmarâdja dans les bois devenus sa demeure ; alors, Sandjaya, je n’ai plus conservé d’espérance pour la victoire. 159.

» Quand j’eus ouï dire qu’Arjouna avait plu dans un combat à Tryambaca, le Dieu des Dieux, sous les apparences d’un chasseur montagnard, et qu’il avait obtenu la grande arme de Çiva ; alors, Sandjaya, je n’ai plus conservé d’espérance pour la victoire. 160.

» Quand j’eus ouï dire que ce Dhanandjaya, docte, illustre, attaché à la vérité, muni d’une arme divine,