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pour te marquer ce contentement, voici une grâce, que je t’accorde : ta postérité vivra dans ce royaume en pleine abondance de toutes les choses, que l’on peut désirer. »

Cela dit, Yayâti, l’homme aux grandes pénitences, par un simple mouvement de son esprit tourné vers le petit-fils de Kavi, fit alors passer toute sa vieillesse sur le magnanime Poûrou. 3498-3499.

Ensuite, ivre de joie, le fils de Nahousha, revêtu de la jeunesse de Poûrou, continua le narrateur, Yayâti, le meilleur des rois, de promener sa fantaisie de plaisir en plaisir.

Suivant son amour, suivant ses forces, suivant le temps, suivant son loisir, suivant que ces plaisirs étaient dignes et compatibles avec le devoir. 3500-3501.

Il rassasia les Dieux de sacrifices, les Mânes avec eux de ses offrandes, les pauvres de ses faveurs, les plus saints brahmes des biens, objets de leurs désirs ; 3502.

Les hôtes de mets et de breuvages, les vaîçyas de soins à les défendre, les çoûdras de sa douceur, les esclaves de sa fermeté à les contenir. 3503.

La justice d’Yayâti lui concilia véritablement l’amour de toutes les créatures ; il sut les protéger comme un second Indra visible sur la terre. 3504.

Ce roi jeune avec la force d’un lion, enivrant ses sens de toutes leurs délices, se plongea au plus profond des plaisirs en sympathie avec le devoir. 3505.

Quand il eut savouré de suaves amours, le prince, souverain des hommes, rassasié, fatigué, se rappela que le terme en était fixé au bout de mille années. 3506.

Versé dans la connaissance des temps, le vigoureux et saint roi, qui avait obtenu la jeunesse pour dix siècles, en avait supputé les minutes et les secondes. 3507.