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Alors, maudit par Ouçanas avec colère, continua le narrateur, le fils de Nahousha, Yayâti, abandonna tout à coup l’âge, qu’il avait auparavant, et prit aussitôt les formes de la vieillesse. 3460.

« Je ne suis pas rassasié de jeunesse en Dévayânî, fils de Bhrigou, lui dit Yayâti ; rends-moi tes bonnes grâces : que cette vieillesse n’entre pas en moi ! » 3461,

« Je ne parle pas en vain, répondit Çoukra ; te voici, monarque de la terre, jeté dans la vieillesse ; mais fais-la passer, si tu veux, cette vieillesse, dans un autre. » 3462.

« Quiconque de mes fils, demanda Yayâti, me donnera sa jeunesse, qu’il jouisse de l’empire, qu’il jouisse de la vertu, qu’il jouisse de la gloire. Que ta révérence approuve cette disposition. 3463.

« Tu échangeras, comme il te plaira, ta vieillesse, reprit Çoukra ; il te suffira de tourner ta pensée vers moi, et le poids du péché ne pèsera plus sur toi. 3464.

» Quiconque de tes enfants te donnera sa jeunesse, aura l’empire, une longue vie, de la gloire et une nombreuse postérité. » 3466.

Yayâti, chargé de vieillesse, étant revenu dans sa ville, reprit Vaîçampâyana, tint ce langage à celui, qui était l’aîné et le plus vertueux de ses fils, Yadou : 3466.

« Je suis assailli de toutes parts, lui dit-il, par la vieillesse, les rides et les cheveux gris, en vertu d’une malédiction fulminée contre moi par Ouçanas, le petit-fils de Kavi, et je ne suis pas rassasié de jeunesse ! 3467.

» Prends sur toi mon péché avec ma vieillesse, Yadou ; que je retourne avec ta jeunesse vers les plaisirs des sens ! 3468.

» Après un millier d’ans écoulés, nous reprendrons,