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riage à la manière des Asouras, ne craignis-tu pas ma colère ? » 3442.

« Je ne l’ai pas crainte, dame au gracieux sourire, parce que j’ai fait un mariage suivant le décorum, conforme à la loi, et que je n’ai pas empêché la parole du rishi d’être encore une vérité ! 3443.

» Alors que tu choisissais Yayâti pour ton époux, je l’ai choisi moi-même pour le mien ; et tu sais, femme charmante, qu’entre amies, la loi permet que l’époux de l’une soit aussi l’époux de l’autre. 3444.

» Certes ! mes respects et mes hommages te sont bien dus, car tu es mon aînée, tu es une brahmanî ; mais le saint roi est encore, ne le sais-tu pas ? plus vénérable devant moi. » 3445.

À ces paroles d’elle, reprit Vaîçampâyana : « Sire, je cesse à l’instant d’habiter avec toi, dit Dévayânî ; car tu m’as fait une offense. » 3446.

Ému de douleur, quand il vit la dame au teint d’azur, les yeux baignés de larmes, s’envoler soudain et regagner la demeure de son père, 3447.

Le roi, tout troublé, de la suivre, par derrière, cherchant à l’apaiser ; mais elle, les yeux rouges de colère, elle ne revint pas. 3448.

Sans répondre un seul mot au roi et les yeux noyés de larmes, elle arriva bientôt en présence d’Ouçanas, le petit-fils de Kavi. 3449.

À la vue de son père, elle s’incline et se tient devant lui ; mais, aussitôt après elle, arrive Yayâti, qui rend ses hommages au fils de Bhrigou. 3450.

« Le vice triomphe de la vertu, s’écrie Dévayânî ; ce qui était plus haut devient ce qui est plus bas : je suis