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« Le roi, qui est la tête des créatures, ne doit pas tomber par un mensonge, lui répondit Yayâti. Je ne puis faire un mensonge, mes affaires l’exigeâssent-elles pour se rétablir. » 3414.

« L’époux d’une amie, sire, objecta Çarmishthâ, n’est-il pas regardé comme époux de l’autre ? Cette liaison égale un mariage, dit-on : or, tu es l’époux, que s’est choisi mon amie. » 3415.

« Il faut donner à ceux, qui demandent ; c’est une chose, à laquelle je me suis engagé, reprit Yayâti. Or, tu me demandes : comment ferai-je, dis-moi, pour satisfaire ton désir ? » 3416.

« Sauve-moi d’une stérilité, que proscrit la loi, répondit Çarmishthâ ; fais-moi obtenir cette fécondité, que la loi demande aux femmes. Mère d’un enfant par toi, j’aurai atteint dans le monde au plus haut degré du devoir.

» Il y a trois personnes absolument indigentes, parce quelles ne possèdent rien, qui n’appartienne à leur maître, sire : l’épouse, l’esclave et le fils. 3417-3418.

» Je suis l’esclave de Dévayânî et la Bhargavaine est ta servante ; elle et moi, nous avions droit toutes deux à ton affection ; aime-moi donc, sire ! » 3419.

A ces mots, reconnaissant que c’était la vérité, le roi d’honorer Çarmishthâ, reprit Vaîçampâyana, et de l’établir dans le devoir de la femme. 3420.

Il s’unit à Çarmishthâ, il posséda la nymphe au gré de ses désirs : ensuite, après un échange de politesses, tous deux s’en allèrent, comme ils étaient venus. 3421.

Dans cette union, la belle aux charmants sourcils, au ravissant sourire, conçut un fruit des premières caresses du meilleur des rois. 3422.